La première fois que j’ai planifié mon projet canadien, j’était dans le sud de la France. Eté 2014.
Dix ans après, David et moi sommes officiellement résidents permanents du Canada.
Le 13 octobre 2023, nous nous sommes levés à 5h du matin (oh joie) pour faire le “tour du poteau”. Cette expression désigne le fait de sortir du territoire canadien, d’entrer aux États-Unis, de faire demi-tour à la première occasion, puis de rentrer de nouveau au Canada. Le but ? Passer la douane pour activer un permis de travail ou un visa. Dans notre cas, nous allions activer le permis de travail de David.
Sur la route, je reçois un mail d’IRCC (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada) intitulé “Prêt pour Visa”. Je l’ouvre, mais ne dis rien à David. Je fais quelques recherches sur le web pour comprendre ce que signifie ce mail. Dans tous mes états, je recontacte un expert en immigration canadienne que nous avions consulté l’été dernier. Et là, il me dit que c’est la dernière étape avant de recevoir la validation du dossier pour la résidence permanente. J’informe alors David de ce mail. Il envoie également un message à l’un de ses amis installé au Québec pour en savoir plus, et lui aussi nous confirme que c’est une très bonne nouvelle ! Autant vous dire que j’étais dans tous mes états… mais bon, encore une fois, tant que je n’ai pas cette foutue carte de résident permanent en main, je ne veux tout simplement pas y croire !
Arrivés à la douane, nous expliquons au douanier américain que nous faisons le “Flag Pole” pour activer un permis de travail. Nous devons dans un premier temps descendre pour aller voir les Américains afin d’activer notre ESTA. Avant de descendre, je dis à David : “Attends-toi à ce que les douaniers US soient exécrables”. Et là, nous tombons sur un Américain plutôt sympathique ! Il commence par prendre mes empreintes digitales puis me dit qu’il va faire un scan de ma rétine et que, pour ce faire, je dois poser mon menton sur l’écran sur lequel je viens de poser mes doigts. Je le regarde dubitativement, commence à m’avancer doucement vers l’espèce de scanner, je regarde le douanier, je regarde David et là… David rigole. Puis, le douanier rigole. Je comprend alors que je me suis fait avoir ! Franchement, les douaniers américains ne se rendent pas compte du pouvoir qu’ils ont entre les mains. En vrai, il m’aurait dit de faire un tour sur moi-même à cloche-pied que je l’aurais fait…
David : “Ils ne sont pas si terribles les douaniers américains hahaha”. Ha. Ha. Ha…
Nous reprenons donc la voiture, première à gauche pour passer la douane canadienne et rentrer au pays ! Pour le coup, le douanier canadien était pince-sans-rire mais sympathique. David a eu son permis de travail !
De retour à la maison, nous avons commencé à étudier le mail pour lister les choses à faire :
Autant dire qu’en deux trois mouvements, les documents ont été envoyés fissa en France !
Moins d’une semaine plus tard (je vous jure !) nous avons reçu par courrier le document nous permettant de « réclamer » la résidence permanente. Et pour ce faire, il fallait… refaire un tour du poteau ! Comme rien ne pressait, nous avons attendu la nouvelle année pour refaire le trajet.
Ainsi, le 2 janvier 2024, nous voilà de nouveau sur la route pour Coutts. S’il avait fallu me lever à 3 heures du matin, je l’aurais fait sans broncher, croyez-moi ! Cette fois-ci, pas besoin de descendre à la frontière américaine, mais nous avons dû faire un petit coucou aux douaniers canadiens pour leur donner notre adresse au Canada afin de… recevoir notre carte de résidence !
Pour fêter ce moment pour lequel nous nous sommes battus bec et ongles, nous avons mangé un petit Subway dans un patelin et pris une photo souvenir devant un beau dinosaure !
Nous nous souviendrons longtemps de cette journée.
Post-scriptum 1: Nous avons reçu nos précieuses cartes moins de 2 semaines plus tard !
Post-scriptum 2: Sur le chemin du retour, nous avons fait un petit détour au magasin Lego pour nous offrir un petit cadeau : la maison en A. Eh oui, qui dit objectif atteint dit nouvel objectif…
Excuse my French - Part 2